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Les photos de Victor HUGO

 
Les photos CHRONOLOGIQUES de Victor HUGO

 

BIOGRAPHIE DE VICTOR HUGO

Hugo Victor, écrivain français. (26 février 1802-17 février 1885)

<formulas>

Victor Hugo est né à Besançon le 26 février 1802. Fils d'un général de Napoléon, il suivit d'abord son père dans le hasard des expéditions et des campagnes, en Italie, en Espagne, où il fut page du roi Joseph et élève au séminaire des nobles de Madrid. Vers l'âge de onze ans, il vint s'établir avec sa mère, séparée à cette époque du général, à Paris, dans le quartier, presque désert alors, du Val-de-Grâce. C'est là qu'il grandit dans une liberté d'esprit et de lectures absolue, sous les yeux d'une mère extrêmement indulgente et assez insoucieuse à l'endroit de l'éducation. Il s'éleva tout seul, lut beaucoup, au hasard, s'éprit, dès quinze ans, à la fois de vers et de mathématiques, se préparant à l'École polytechnique et concourant aux Jeux floraux.

Couronné deux fois par cette société littéraire, nommé par elle maître ès jeux floraux en1820, distingué par l'Académie française en 1817, à l'âge de quinze ans, pour une pièce sur les Avantages de l'étude, s'essayant à une tragédie (Irtamène dont on trouve quelques fragments dans Littérature et Philosophie mêlées), il comprit que sa vocation était toute littéraire, abandonna les mathématiques, et lança en 1822 les Odes. Il obtint une pension de 2 000 francs de Louis XVIII, peut-être pour son livre, peut-être pour un trait de générosité dont le Roi fut touché ; il se maria (1822), et ne songea plus qu'à marcher sur les traces de Lamartine, qui était l'idole du jour.

Journaux (Le Conservateur littéraire), romans (Bug-Jargal, Han d'Islande), théâtre (Amy Robsart avec Ancelot, à l'Odéon, chute), vers (Ballades et nouveaux recueils d'Odes) l'occupent jusqu'en 1827. A cette date, il donne Cromwell, grand drame en vers (non joué), avec une préface qui est un manifeste. En 1828 il écrit Marion de Lorme, drame en vers, qui est interdit par la censure, en 1829 les Orientales, en 1830 Hernani, joué à la Comédie française, acclamé par la jeunesse littéraire du temps, peu goûté du public.

La Révolution de 1830 donne la liberté à Marion de Lorme, qui est jouée à la Porte Saint-Martin avec un assez grand succès.

Dès lors Victor Hugo se multiplie en créations. Les recueils de vers et les drames se succèdent rapidement. En librairie, c'est Notre-Dame de Paris, roman (1831), Littérature et philosophie mêlées (1834), Feuilles d'automne, poésies (1831), Chants du crépuscule, poésies (1835), Voix intérieures, poésies (1837), Rayons et Ombres, poésies (1840), Le Rhin, impressions de voyage (1842). – Au théâtre, c'est Le Roi s'amuse, en vers (1839), représenté une fois, puis interdit sous prétexte d'allusion politique, Lucrèce Borgia, en prose (1833), Marie Tudor, en prose (1833), Angelo, en prose (1835), Ruy Blas, en vers (1838), les Burgraves, en vers (1843).

En 1841 il avait été élu de l'Académie française, après un premier échec. En 1845 il fut nommé pair de France. En 1848 il fut élu député de Paris à l'Assemblée Constituante, fonda le journal l'Evénement pour préparer sa candidature à la Présidence de la République , et devint un personnage politique. A la Constituante , il siégea parmi la droite et vota ordinairement avec elle.
Peu soutenu dans sa candidature à la Présidence , mais réélu député de Paris, il siégea à gauche à l'Assemblée législative, se marqua énergiquement comme anti-clérical (Loi sur l'enseignement) et inclina peu à peu vers le groupe socialiste.
Au 2 décembre 1851 il se mêla au mouvement de résistance, et dut prendre la route de l'exil.

Il se retira en Belgique, puis à Jersey, puis à Guernesey, refusa de bénéficier des amnisties, et ne rentra en France qu'en 1870. Pendant son séjour à l'étranger, il publia Napoléon le Petit, et écrivit l'Histoire d'un crime, pamphlets politiques en prose, Les Châtiments (1853), satires en vers contre les hommes de l'Empire, Les Contemplations, poésies (1856), la première Légende des Siècles (1859), Les Misérables, roman (1862), William Shakespeare, étude critique (1864), Les Travailleurs de la mer, roman (1866), Les Chansons des rues et des bois, poésies (1865), etc.

Revenu à Paris sous la troisième république, il vit le siège de 1870 et la guerre civile de 1871, qui lui inspirèrent l'Année terrible, poésies (1872). il donna encore la deuxième Légendes des Siècles, poésies (1877), l'Art d'être Grand-Père, poésies (1877), la troisième Légende des Siècles, poésies (1881), les Quatre vents de l'esprit, poésies (1882).
Il avait été nommé sénateur par le collège électoral de Paris en 1876. Il parla peu. Il vota constamment avec la gauche. Ses opinions politiques d'alors étaient représentées par le journal Le Rappel, fondé vers la fin de l'Empire par ses parents et alliés.

Il mourut le 22 mai 1885, « dans la saison des roses », comme il l'avait prédit quinze années auparavant, à l'âge de 83 ans, comme Goethe. Son corps fut déposé au Panthéon, après les funérailles les plus magnifiques que la France ait vues depuis Mirabeau. Il a laissé une grande quantité d'œuvres inédites qui paraîtront successivement. En 1886 on en a donné deux, le Théâtre en Liberté, et la Fin de Satan, qui n'ont rien ôté à sa gloire.

 

Vocabulaire Utiles

Vocabulaire Utiles

Roman n. m.

On appelle ainsi une oeuvre en prose d'assez bonne longueur (plus long que la nouvelle) qui raconte l'histoire d'un ou plusieurs personnages. Parce qu'il propose un récit, le genre romanesque utilise évidemment principalement le discours narratif. On distingue le roman d'apprentissage, le roman-feuilleton, l'autobiographie, le roman picaresque, le roman réaliste (qui concerne le réalisme ) etc.

Thèse n. f.

 

On désigne ainsi une prise de position par rapport à un problème, dans un texte argumentatif. C'est en fait ce que l'auteur veut prouver, son point de vue, l'idée qu'il veut défendre, son avis.

 

Roman à thèse. Roman qui cherche à illustrer une théorie, des idées.

 

Réquisitoire n. m.

 

Discours qui dresse la liste des méfaits ou des crimes commis par un individu. Le réquisitoire sert à attaquer, contrairement au plaidoyer, qui permet de défendre.

Hypothèse n. f.

 

Conjecture, supposition concernant l'explication ou la possibilité d'un événement, supposition. En mathématiques, proposition admise comme donnée d'un problème ou pour la démonstration d'un théorème. La conjonction si peut introduire une hypothèse : si nous étions plus âgés...

 

Polémique adj. ou n. f.

 

Nom : Argumentation agressive dirigée contre un adversaire particulier.
Débat violent opposant des idées.
Adj: qui suppose une attitude critique.

Registre polémique : il se manifeste à partir d'un désaccord profond sur un sujet donné, l'auteur combattant des personnes ou des thèses sur un ton violent. On peut y trouver les procédés de l'exagération (hyperboles, superlatifs), des termes dont les connotations sont très négatives ou dévalorisants (péjoratifs), de figures de l'ironie, des critiques etc.

Le roman à thèse

 

Le roman à thèse est une œuvre d’abord littéraire mais à travers laquelle l’auteur défend une thèse qui a une portée universelle, le roman à thèse est un roman réaliste qui selon Susan Rabin «  se signale au lecteur comme porteur d’un renseignement, tendant à démontrer la vérité d’une doctrine politique, philosophique, scientifique ou religieuse. »

Le roman à thèse propose des valeurs qui existent indépendamment du texte romanesque et qui lui servent des références intellectuelle et idéologique. Le roman à thèse impose au lecteur une thèse à laquelle il doit adhérer et des arguments qui justifient la position de l’auteur.

On peut aussi considérer le dernier jour d’un condamné comme un roman autobiographique ou un journal intime.

 

 

 

LE DERNIER JOUR D UN CONDAMNE

 

LE DERNIER JOUR D UN CONDAMNE

ILLUSTRATIONS DE L OEUVRE

 

Le dernier jour d’un condamné Éditions Pocket

Le dernier jour d’un condamné Éditions Pocket

 

Victor Hugo a été fortement marqué par le spectacle d'un homme qu'on mène à l'échafaud. Le lendemain, il se mit à écrire Le Dernier jour d'un condamné, qu'il termina en trois semaines ! « Encore six heures et je serai mort. Est-il bien vrai que je serai mort avant la fin du jour ? » Bientôt sa tête roulera dans la sciure. Jugé , emprisonné, enchaîné, il attend dans l'épouvante. Sa grâce lui a été refusée. « J'ai peur » - et notre peur grandit avec la sienne. L'aumônier viendra, puis les assistants du bourreau. Il montera dans la charrette, traversera la foule hideuse buveuse de sang. Au bout de la marche au supplice, l'apparition de la guillotine et l'échelle qui mène à l'échafaud. On dit qu'on ne souffre pas, que c'est une fin douce, mais qui le sait ? On ne sait rien de cet homme que la justice va assassiner, sinon qu'il est trop jeune pour mourir. Avec lui, nous vivons ce cauchemar, cette absurdité horrifiante de la peine capitale que personne avant Victor Hugo n'avait songé à dénoncer.

C'était un acte courageux à l'époque, à contre courant. Ce roman engagé et réaliste est donc un plaidoyer contre la peine de mort. Sous la forme d'un journal intime, Hugo évoque la mort programmée d'un homme dont on ne sait rien de sa condamnation si ce n'est qu'il est coupable. Désarroi, révolte, fatalisme, résignation, espoir en un paradis, peur de l'enfer, destinée. Je n'ai pu m'empêcher de penser à Meursault dans L'Étranger qui s'était laissé aller à penser - pour supporter le supplice - qu'il ne s'agissait que de mourir un peu plus tôt que d'autres, que la ville était pleine de gens qui mourraient avant lui, sans pour autant avoir été condamné. Une écriture simple, descriptive, puissante, vive, captivante : « - Condamné à mort ! dit la foule ; et tandis qu'on m'emmenait, tout ce peuple se rua sur mes pas avec le fracas d'un édifice qui se démolit. Moi, je marchais, ivre et stupéfait. Une révolution venait de se faire en moi. Jusqu'à l'arrêt de mort, je m'étais senti respirer, palpiter, vivre dans le même milieu que les autres hommes ; maintenant je distinguais clairement comme une clôture entre le monde et moi. » La beauté du texte, la force des images en font un ouvrage terrible, noir et dur, qui ne peut qu'interpeller, suscitant à l'époque et encore aujourd'hui les plus vives passions.